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Le revenu universel 

 

 

 

« Le revenu universel » est au cœur du débat présidentiel. Benoit Hamon, candidat du parti socialiste prévoit, si il est élu, de mettre  en place au 1er janvier 2018, un revenu universel d’existence (RUE) pour tous les adultes entre 18 ans et l’âge de la retraite. Pour y prétendre, les jeunes majeurs devront prendre leur indépendance fiscale et ne plus être rattachés à la feuille d’impôt de leurs parents. Son programme prévoit la mise en place du revenu universel en 3 étapes :

  • Dès 2018, le RSA passerait de 514 euros à 600 euros (+10%) et serait étendu aux 18-25 ans.

  • Suite à une « grande conférence citoyenne », les contours du revenu universel seraient fixés définitivement, et le dispositif serait étendu « à l’ensemble de la population ».

  • A terme, le revenu universel serait fixé à 750 euros par mois.

 

Toutefois, le revenu universel est un concept qui date de bien avant Benoit Hamon.

Le revenu universel peut se définir comme une allocation versée chaque mois à tous les citoyens français sans condition de revenu. Selon l’économiste Daniel Cohen : « le revenu universel est un plancher au delà duquel la société ne peut pas tolérer que ses membres descendent ».
La volonté de lutter contre la pauvreté à l’aide d’un revenu permanent existe depuis plusieurs siècles. Déjà en 1957 Martin Luther King  propose en « revenu annuel garanti pour tous », André Gorz (1923-2007, philosophe te journaliste français)  prône dans cette  même optique  le « revenu d’existence » en 1996 dans son essai « Pour un revenu inconditionnel suffisant ».

Ce système a déjà été expérimenté dans d’autres pays comme le Canada entre 1974 et 1979 dans la  ville de Dauphin (Manitoba). Les effets constatés sur 5 ans sont positifs. On observe un maintien du nombre d’heures de travail, une augmentation du taux de réussite des lycéens, une baisse de 8,5% de la fréquentation des hôpitaux et une forte diminution du nombre d’accidents du travail.

Néanmoins, la mise en place d’un revenu universel, quel qu’il soit, entraine des modifications sur le rôle de l’Etat providence. En effet, avec ce système les aides fournies aux individus ne dépendent plus de leur situation (chômage, retraite, maternité), les prestations offertes sont de nature universelle.

Depuis la crise de 2007, la France, comme les autres pays européens, a été confrontée à une hausse de la pauvreté. Aujourd’hui, 6 millions de personnes sont exclues du marché du travail. La volonté de mettre en place un revenu universel est donc née de la nécessité de créer un nouveau socle de protection. Selon  l’OCDE, il y aurait aujourd’hui plus d’un million de travailleurs pauvres en France. Le revenu universel constitue une ressource de base pour tous les travailleurs fragilisés.  Nos économies développées sont en transition. L’ubérisation, la robotisation, dont les conséquences sur l’emploi sont méconnues, l’essor de l’auto-entrepreneuriat, impliquent un nouveau rapport au travail. Le revenu universel permettrait une évolution du rapport salarié/employeur, puisqu’il offre la possibilité à tous les salariés d’être en mesure de refuser un emploi. Les salaires proposés pour les emplois pénibles devraient de fait augmenter et les salariés disposeraient d’une plus grande liberté en ce qui concerne l’acceptation d’un emploi. 

Le revenu universel permettrait aussi d’adapter la société à la robotisation du travail qui ne cesse de faire disparaitre des emplois peu qualifiés dans l’industrie mais aussi dans les services. Enfin, le revenu universel permettrait aussi de garantir une sécurité matérielle et financière de base à tous les individus.

Cependant, le revenu universel fait l’objet de nombreuses critiques. Tout d’abord d’un point de vue moral, certains dénoncent le fait que le revenu universel encouragerait une certaine oisiveté de la société. Si de trop nombreuses personnes se retirent du marché du travail, cela entraînerait, au delà de la baisse du chômage, une baisse de l'offre de travail et donc une réduction du PIB. Notre niveau de vie global pourrait ainsi baisser (au bénéfice en principe de notre genre de vie). Mais surtout, de nombreuses questions subsistent quant au financement de ce revenu.  

 

Sources :

  • Lemonde.fr.

  • Alternatives économiques : mars 2017.

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